Ferme & robotisation : 👍 ou 👎 ?

Saviez-vous que la robotisation est à présent bien ancrée dans les exploitations agricoles ?

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⚙️ Lors de missions d’audit terrain, ou dans les allées du SPACE (salon de l’agriculture pour les professionnels à Rennes), BiodiVeto l’a bien observé : les robots sont parmi nous, même dans les fermes !

Ah, la tech, ça fait rêver non ?

⏱️ Mais que l’on ne s’y trompe pas : la robotisation est avant tout une promesse de gain de temps et de réduction de la pénibilité du travail pour l’éleveur.

🦾 En effet, avec l’augmentation constante de la taille des troupeaux, certaines tâches deviennent presque surhumaines pour des fermes où la partie « élevage » n’est bien souvent gérée que par une ou deux personnes.

Quelques exemples concrets (liste non exhaustive !) :

– La traite bi-quotidienne se voit remplacée par un robot de traite, c’est-à-dire que les vaches viennent se faire traire toutes seules auprès d’un robot. A chaque traite, celui-ci collecte de nombreuses données pour chaque vache, et peut par exemple alerter l’éleveur sur une inflammation précoce de la mamelle.

– La distribution de l’alimentation est automatisée. Plus original, on peut retrouver dans les fermes laitières un robot au sol qui repousse l’aliment plus près des animaux. Il pourra vous essayer de vous renverser en audit si vous ne faites pas attention !

– La gestion de l’ambiance : déclenchement de ventilateurs, voire de brumisation, gestion des ouvertures… Dans le passé, j’ai personnellement fait plusieurs constats d’assurance pour des milliers de volailles étouffées en cas de fermeture automatique accidentelle des trappes d’aération (Oui normalement il y a une alarme mais non elle n’est pas toujours bien entretenue…).

– La détection des chaleurs chez les vaches à l’aide de dispositifs de mesure sur les animaux. Ces sortes de podomètres mesurent l’activité de la vache, et permettent de repérer le moment des chaleurs (et donc le moment de les inséminer) et complètent, voire remplacent, l’observation quotidienne de l’éleveur.

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Mais cet élevage 2.0 est-il réellement favorable aux animaux ?

Interview de Marguerite, une vache passée au robot de traite :

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« Pas facile la transition ! »

Nous, les vaches, sommes des animaux grégaires, c’est-à-dire qu’on aime bien tout faire ensemble, en même temps : manger, dormir, aller à la traite… Or, avec le nouveau robot, il y a embouteillage : il ne peut nous traire qu’une par une. Avec une durée d’environ 10 minutes par vache, imaginez la file d’attente ! De plus, au passage au robot, certaines d’entre nous ont développé des cellules, c’est-à-dire des globules blancs dans notre lait, signe d’inflammation de la mamelle. En général, cela rentre dans l’ordre dans les mois qui suivent…

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« Et mon pré ? »

🌱❌ Selon les régions, les chiffres varient, mais entre 30 et 50 % des fermes s’équipant d’un robot de traite arrêtent le pâturage.

Le problème ? Du temps de la salle de traite, notre éleveur nous amenait au pré après nous avoir traites. Maintenant, nous sommes traites « au compte-goutte » tout au long de la journée. Il faut donc faire plusieurs allers-retours par jour pour nous amener dans les pâtures si elles ne sont pas directement accessibles depuis le bâtiment. En effet, s’il y a une route à traverser, je ne peux pas le faire toute seule ! Selon si les pâtures sont accessibles ou non depuis le bâtiment, le pâturage sera donc maintenu ou non. Cela dépend de la disponibilité de l’éleveur !

➡️ S’il a choisi d’investir dans un robot pour se libérer du temps, alors cela signe en général la fin du pâturage. En revanche, si le choix était principalement pour réduire la pénibilité (traire des dizaines de Marguerites chaque jour peut entrainer des troubles musculo-squelettiques), alors certains éleveurs réinvestissent le temps gagné pour nous accompagner dans les prés. Parfois, le compromis est de maintenir uniquement le pâturage de nuit… 🌙

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« Et mon eau ? »

💧💦 Il m’arrive régulièrement de ne plus avoir d’eau au pré, afin que je revienne boire dans le bâtiment (avec passage obligé par le robot !). La littérature scientifique a émis des réponses contradictoires sur l’intérêt de me couper – ou pas – l’eau au pré. Mais moi, j’ai soif !

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« C’est serré par ici ! »

🐄🐄🐄 Notre éleveur, comme beaucoup d’autres, a fait le choix d’augmenter la taille de notre troupeau pour « optimiser l’utilisation du robot ». En effet, il est rare que le nombre de vaches dans l’exploitation tombe « pile poil » sur le nombre de vaches optimum pour rentabiliser l’occupation du robot de traite…

Résultat ? Un agrandissement des fermes et une robotisation toujours plus grande pour soulager les éleveurs…

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« Il peut y avoir des bons côtés… mais il faut travailler le système ! »

Une ferme qui tourne bien avec un robot de traite, c’est possible… Mais avec quelques garde-fous !

– Pâturage : Dans tous les cas, mes pâtures ne doivent pas être éloignées de plus de 800m… Ce qui peut rendre très complexe le maintien d’une alimentation à l’herbe pour les grands troupeaux. Or, le pâturage est utile pour me permettre d’exprimer mes comportements naturels, et diminuer le risque de boiteries. De plus, mon bâtiment reste plus propre et plus sain si je suis en extérieur, et les risques sanitaires diminués !

– Lien vache – éleveur : Mon éleveur doit également maintenir une présence dans le troupeau, car il n’a plus l’occasion de la traite pour voir si je vais bien. Et moi, j’ai besoin d’interagir régulièrement avec lui pour maintenir un lien de qualité !

– Gestion du troupeau : Parfois, j’ai peur que mon éleveur ne délègue la gestion de notre troupeau aux machines. Il reçoit tout un tas de données du robot de traite, et ne vient voir que celles qui sont en « alerte » selon le robot. D’ailleurs, ces alertes peuvent tomber à toute heure du jour ou de la nuit ! Il faut bien qu’il garde en tête que, comme toutes les autres technologies dans les fermes, ce ne sont que des OAD (outils d’aide à la décision), et qu’il reste maitre de la surveillance et des décisions ! Et pour cela, c’est très simple : il faut continuer de passer du temps avec nous pour développer ses compétences et son oeil « animalier ».

Faire rimer science et éthique

Vous l’avez compris, les avancées technologiques méritent donc un encadrement et une réflexion pour être réellement pertinentes et bénéfiques pour les éleveurs ET les animaux.

👉 C’est cette réflexion qui est portée dans les formations « enjeux sociétaux » à destination des acteurs de l’agro-alimentaire données par BiodiVeto en collaboration avec le cabinet One Health Expertise.

Pour aller plus loin

– Des pistes pour concilier robot de traite et pâturage par l’Idele et le réseau GAB/FRAB

– Des éleveurs qui se creusent la tête pour maintenir un pâturage de qualité avec un robot de traite par le CIVAM Normandie​

– Un cas de retour en arrière : remplacement du robot de traite par un système « roto »

– Une idée originale (mais coûteuse) : un robot de traite dans les parcelles

Vous souhaitez aller plus loin ?

• Formation de sensibilisation aux enjeux liés à votre industrie (acteurs agro-alimentaire et pharmaceutiques vétérinaires)
• Expertise sur vos cahiers des charges
• Audit de vos fournisseurs (élevage, abattoir)

C’est par ici 👉 contact@biodiveto.fr